Filière bovine La crise est européenne
Lors des premières réunions des membres du groupe d’experts de haut de niveau « filière bovine », constitué à Bruxelles au début du printemps, les représentants de la Fnb se sont rendus compte que les difficultés des éleveurs français étaient aussi celles de leurs collègues européens. Et les nombreux points de convergence sur les solutions à apporter pour les résoudre les aident à parler d'une seule voix à Bruxelles. Le groupe d'experts souhaite que le document de synthèse, qui sera présenté le 18 juillet prochain par Dacian Ciolos, commissaire européen, aux ministres de l’Agriculture des Vingt-sept, reprenne les revendications des représentants des éleveurs du groupe d’experts.
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Plusieurs propositions du rapport du groupe de haut niveau « viande bovine » portent sur l’autonomie fourragère des systèmes d’élevage (© Terre-net Média) |
C’est ce qui ressort des premières réunions du groupe d’experts de haut niveau « viande bovine », mis en place il y a quelques mois sur le même modèle de celui du lait de 2009.
Et ce constat est en quelque sorte rassurant pour les représentants de la Fnb, qui espèrent ainsi avoir davantage de chances d’être entendus à Bruxelles.
Renoncer à toute marchandisation de l’élevage bovin
Ils souhaitent ainsi que le document de synthèse, qui sera présenté le 18 juillet prochain par Dacian Ciolos, commissaire européen, aux ministres de l’Agriculture des Vingt-sept, reprenne les revendications des représentants des éleveurs du groupe d’experts. Elles portent sur les niveaux de restitutions, que Bruxelles est invité à revaloriser, pour donner de nouvelles perspectives à la filière bovine sur les marchés de l’export où le Brésil est moins présent.
Et pour être plus offensive, le premier geste attendu par la filière bovine est le déblocage d’un budget de promotion et de communication pour remporter de nouveaux contrats. Les éleveurs demandent aussi à la Commission européenne de renoncer, une fois pour toute, à toute marchandisation de l’élevage bovin lors des négociations commerciales de l’Union avec le Mercosur. Ce serait un message politique fort et un signe de confiance envoyés à la filière pour reconquérir une place de leader.
Des outils de marché rénovés
Les éleveurs veulent aussi des outils de marché rénovés, avec des prix d’intervention et de stockage réévalués. La Commission n’exclurait pas, du reste, qu’ils soient dorénavant fixés et établis en fonction des coûts de production. En fait, trois indicateurs (énergie, aliment et fertilisants), actualisés mensuellement, serviraient de référence pour apprécier l’évolution des coûts de production, qui serait alors comparée à l’évolution des prix du marché. Ces indicateurs de marché seraient complétés par des outils de gestion du risque avec, dans la perspective de 2014, la reconnaissance de l’aléa économique et la création d’un fonds de gestion de crise.
Par ailleurs, des propositions du rapport du groupe de haut niveau « viande bovine » portent sur l’autonomie fourragère des systèmes d’élevage, avec la volonté d’assouplir les règles de retournement des prairies lorsque la situation climatique l’exige. En donnant la possibilité de retourner des prairies, les éleveurs auraient ainsi des marges supplémentaires pour produire des fourrages cultivés (maïs, sorgho) les années sèches.
Le découplage de la Pmtva remis en cause
Selon Jean-Pierre Fleury, secrétaire général de la Fnb, des pays auraient hâtivement découplé les Pmtva, soutiens essentiels pour préserver l’élevage dans les zones difficiles. Au point d’être 22 pays membres a avoir eu recours à l’article 68 pour envisager un recouplage dans le cadre du bilan de santé de la Pac. Pour 2014, la Commission devra donc porter au débat l'avenir qu'il serait judicieux de réserver à cette aide.
Les points de convergence entre les membres du groupe d’experts de haut niveau « viande viande » concernent aussi la réforme insatisfaisante des zonages des régions à handicaps naturels et sur la nécessité de mettre en place une politique européenne d’installation rendant attractive la filière bovine. Donner des moyens de développer la production d’énergie renouvelable fait aussi partie des pistes de réflexion du groupe d’experts pour renforcer la compétitivité des élevages européens en diversifiant leurs sources de revenu. Enfin, ses membres souhaitent une extension de la réforme du droit de la concurrence avec la constitution de groupements de producteurs, sur le modèle de ce qui sera mis en place pour le lait.
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